L'accès à des services tels la prime d'activité de la Caisse nationale d'allocations familiale, l'inscription à Pôle emploi, ou encore la déclaration des revenus devient entièrement numérique. Pourtant la France compte aujourd’hui
cinq millions de personnes en "urgence numérique" pour lesquelles l’accompagnement fait défaut, souligne Jean Deydier, directeur d’Emmaüs Connect, lors d'une interview à l'AEF.
Emmaüs Connect annonce le lancement de l’
initiative WeTechCare avec le soutien de Google. Il s'agit de former un million d’exclus du numérique en cinq ans, par une coordination des réseaux d’intervenants sociaux et à l'aide de deux plates-formes web prévues d’ici la fin de l’année, conçues pour les jeunes non qualifiés en recherche d’emploi et pour les "
personnes fragiles ayant besoin de faire des démarches en ligne".
Selon les chiffres avancés par l’association, "
75 % intervenants sociaux déclarent faire régulièrement les démarches en ligne à la place des personnes qu’ils accompagnent alors que 10 % seulement déclarent avoir reçu une formation adéquate". En outre, un tiers de ces professionnels "
n’ont aucune réponse à apporter à leur usager en difficulté numérique et 70 % ne sont pas en capacité de le diriger vers un acteur de la formation".
Après avoir signé en janvier dernier une
convention avec le secrétariat d’État au numérique pour "
renforcer l’autonomie numérique des personnes en situation de précarité", Emmaüs Connect inaugure sa "
start-up sociale" baptisée WeTechCare destinée à "
développer des services web à destination des publics fragiles".
Deux plates-formes sont ainsi en développement. Une dénommée "
Clicnjob" -dont un
embryon de site existe actuellement et sera publié en juin- s’adresse aux quelque deux millions
de jeunes en difficulté (dits "NEET") pour les aider dans leurs
parcours d’insertion professionnelle (techniques de recherche d’emploi sur internet, élaboration du CV, préparation à l’entretien d’embauche), etc. Co-construite avec des missions locales et des écoles de la 2e chance, elle est testée auprès de 400 jeunes et d’une centaine de professionnels depuis fin janvier pour une ouverture courant mai, indique Jean Deydier.
La deuxième plate-forme, "
Les bons clics", vise à aider les
publics fragiles et en difficulté avec le numérique à "f
aire face à la dématérialisation croissante des services publics". Prévue en fin d’année, elle doit servir à mettre en situation d'"
autonomie numérique" des personnes qui appréhendent les outils technologiques et l’univers du web. WeTakeCare a noué pour cela une "
collaboration privilégiée" avec les CAF.
Pour coordonner les intervenants de l’action sociale sur les territoires, Emmaüs Connect propose aux collectivités un accompagnement en vue d’élaborer des "
stratégies d’inclusion numérique locale". Une première mission de ce type a été menée avec la
ville de Grenoble, connexions solidaires, qui a donné lieu à une cartographie des structures en place. L’objectif étant d’identifier les zones où les dispositifs peinent à répondre aux besoins ou au contraire celles où se concentrent les initiatives, parfois vers les mêmes publics. Emmaüs Connect intervient sur la plupart des grandes villes de la métropole, comme Paris, Lille, Marseille,
Lyon, etc.
Le réseau des
EPN est mobilisé, avec les acteurs de l’accompagnement social et des dispositifs comme le service civique ou la réserve citoyenne pour constituer un "
large réseau de formateurs".
Source :
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